Effroyables jardins, Michel Quint
Il y a des libres magnifiques qui finissent avec une adaptation cinéma déplorable, mais avec Effroyables jardins nous avons un livre incroyable et nous arrivons à avoir un film magnifique, l’un et l’autre m’ont mit la larme à l’œil.
Au narrateur qui se plaint, depuis sa plus tendre enfance, d'avoir pour père un instituteur qui traque toutes les occasions de s'exhiber en Auguste amateur, un cousin explique un soir le pourquoi des fêlures familiales. Fin 42, début 43... L'adolescent découvre alors une tout autre figure paternelle, celle du résistant. À l'occasion du procès de Maurice Papon, l'homme décide de rendre hommage à ce père qui n'a jamais perdu la mémoire, afin d'essayer "d'être de tous ceux-là dont les rires ont fini dans des forêts de hêtres, des taillis de bouleaux, là-bas, vers l'aube (...)". Roman de taille réduite, roman minimal, Effroyables jardins a été conçu avec l'ambition de dépasser l'anecdote. Exercice d'écriture peu ordinaire, ce récit bouleversant est un chef-d'œuvre de concision, d'intelligence et d'humanité.
Lucien, un adolescent de quatorze ans, ne comprend pas pourquoi son père, un instituteur sérieux et respecté, se ridiculise, à ses yeux, dans un numéro de clown amateur. Un jour, André, le meilleur ami de son père, lui dévoile l'origine de cette vocation... Il lui raconte qu'à la fin de la guerre, tous deux ont commis un acte de résistance dérisoire, mais qu'ils ont été capturés par les Allemands et jetés avec deux autres compagnons d'infortune dans un "cul de basse-fosse" en attendant d'être fusillés...
A travers ce récit, Lucien va découvrir la bravoure et la fraternité que son père dissimule derrière son humilité.
Réalisé par Jean Becker
Avec Jacques Villeret, André Dussollier, Thierry Lhermitte et Benoit Magimel
Année de Prudction 2002